Réseau cuivre : Orange accélère le démantèlement de l’un des derniers témoins d’une époque révolue !

Horizon 2030, c’est le deadline qu’Orange s’est fixé pour achever le démantèlement du réseau cuivre. Selon l’agenda de l’opérateur de télécommunications et de services numériques, la fibre optique devrait être accessible à la quasi-totalité des foyers français, soit 44 millions de foyers. C’est un projet titanesque qu’Orange mène kilomètre par kilomètre.

Le réseau cuivre, qu’est-ce que c’est ?

Le réseau cuivre en France, principalement constitué de lignes téléphoniques, a joué un rôle crucial dans l’essor des communications depuis le 20e siècle. Initialement développé pour le service téléphonique, il a progressivement été utilisé pour l’Internet à haut débit via l’ADSL. C’était, il y a encore quelques années, le principal moyen de communication de la téléphonie fixe en France. Mais aujourd’hui, compte tenu de nombreuses contraintes, il est en cours de démantèlement dans tout l’Hexagone.

Pourquoi Orange engage le démantèlement du réseau cuivre de France ?

Le démantèlement du réseau cuivre est motivé par plusieurs raisons : le coût de l’entretien, la volonté d’améliorer la qualité du service et l’agenda écologique du pays.

Le coût de l’entretien

En raison de son état vétuste, entretenir le réseau cuivre coûte pas mal d’argent. Ce n’est pas moins de 500 millions d’euros qui sont, chaque année, dépensées dans les efforts de mise à flot du réseau. Ce montant représente déjà beaucoup d’argent. Sur 2, 3 ou 5 ans, le montant donne le tournis. De plus, en termes de charge travail, toujours selon Orange, le réseau cuivre se montre particulièrement gourmand. Il engouffre 1 million de kilomètres de câbles, 15 millions de poteaux et 30 millions d’accès pour plus de 2,5 millions d’expertise par an.

Améliorer la qualité de ses services

En place depuis le XXe siècle, le réseau montre de plus en plus des signes de vieillissement. Les coûts d’entretien augmentent tandis que la fiabilité et la qualité du service diminuent. Migrer vers des infrastructures plus modernes comme la fibre optique permet non seulement d’améliorer la qualité des services, mais aussi de répondre à une demande croissante en matière de bande passante. Tous les experts s’accordent à dire que la fibre optique offre des débits nettement plus élevés, ce qui est essentiel à l’usage croissant de services numériques.

L’agenda écologique du pays

En 2015, la France a été parmi les premiers pays à adopter le Programme de développement durable à l’horizon 2030. Et le respect des engagements internationaux passe aussi par l’abandon du réseau cuivre qui est énergivore, jusqu’à quatre fois plus que la fibre.

Quel est le calendrier de démantèlement du réseau cuivre planifié par Orange ?

Orange a commencé le démantèlement du réseau cuivre depuis 2020. Le fait qu’il soit encore en cours montre à quel point c’est un travail colossal. Le processus se déroule en plusieurs phases.

La première va de novembre 2023 à fin 2025 et prend en compte deux lots de communes, soit 1 200 000 lignes.   La seconde phase va débuter en 2026 et s’achèvera fin 2030, soit 5 ans. Ce second round va permettre à Orange de démanteler le reste de l’infrastructure, soit 40 millions de lignes.

À la fin de la désintégration, plus aucune offre de cuivre ne sera alors active. Cela signifie que tous les Français devront souscrire une offre fibre. Pour l’instant, les derniers bastions de résistance peuvent continuer à chérir leur trésor, le réseau cuivre.

Que deviennent les offres en cours sur le réseau cuivre ?

Parallèlement à la déstructuration, Orange procède également à la fermeture commerciale du réseau cuivre. Cela signifie qu’Orange ne proposera plus aucune offre liée au cuivre dans les régions où le démantèlement est effectif. La fermeture commerciale dans une région concernée s’étend sur 12 mois. Sur l’ensemble du territoire national, elle couvre entre 18 et 36 mois.

Les utilisateurs encore présents sur le réseau cuivre sont invités à ne pas renouveler leur offre après son arrivée à échéance. Mais d’ores et déjà, ils peuvent basculer vers la fibre optique et commencer à profiter tôt des avantages qu’offre cette infrastructure. Selon l’Autorité de régulation des communications électroniques (Arcep), 89% du territoire est déjà couvert par la fibre optique.

Quid des communes qui ne seront pas prêtes en 2030 ?

2030, c’est encore dans 6 ans. Mais il se peut que certaines communes n’aient pas encore un projet d’équipement en fibre. Que vont devenir les habitants de ces communes ? Selon une responsable de l’opérateur, la fermeture commerciale sera décalée. Quant au délai, il sera négocié entre l’Arcep et les responsables des communes concernées.

Le démantèlement du réseau cuivre, la fin d’une époque

Pour beaucoup de Français, le réseau cuivre évoque des souvenirs d’une époque où les conversations téléphoniques résonnaient dans les maisons. Chaque son du combiné était synonyme de connexion avec le monde extérieur. La vue du réseau cuivre renvoie de nombreux Français à une époque plus simple, où les relations étaient souvent plus directes et moins médiatisées par les écrans.

La nostalgie se mêle à la crainte chez certains : celle de perdre des repères qu’on associe à la sécurité et à la familiarité. Les villages, où le réseau cuivre était le seul lien avec le monde, voient leurs souvenirs s’estomper.

Au-delà de la technologie, c’est un pan de l’histoire collective qui se dissout, révélant une époque où le temps semblait s’écrouler différemment. Chez les générations plus âgées, témoins de cette transition, il y a sans doute à la fois de la mélancolie et l’angoisse. La nostalgie du réseau cuivre devient alors un reflet d’un changement de société, où le progrès fait reculer les souvenirs d’une ère analogique.